Gabriel Lédan est né à Quiberon le 17 février 1921 d’un père marin et d’une mère cultivatrice. Surnommé « chasseur de sons », Gabriel Lédan a été sonorisateur de 1942 jusqu’en 1996.
La devise de Gabriel Lédan est : « Verba volant, scripta manent » (les paroles s'envolent, les écrits restent).
Jusqu'à l'âge de 12 ans, il est élève à l'école Saint Clément à Quiberon. Il devient ensuite élève pendant une année à Hennebont, à la communauté des Frères du Père La Mennais. Il est finalement dirigé l'année suivante au Petit séminaire de Sainte-Anne-d'Auray où il y étudiera pendant quatre années.
Son intérêt pour les techniques de diffusion a débuté très tôt. Vers l’âge de 13 ans, il assiste à un congrès eucharistique à Sainte-Anne-d'Auray en tant qu'enfant de chœur. Il y découvre la sonorisation.
Peu de temps après, il se passionne pour un article de "Jean des Ondes" dans la revue Le Pèlerin
C'est à partir de cet âge qu'il commence à bricoler des postes de radio qu'il cache dans son casier d'écolier. Cette passion n'est pas très bien vue puisque son matériel (bobines, pièces détachées) et ses revues lui sont régulièrement confisqués.
Après la troisième, il commence des cours par correspondance à l'École d’ingénieur de radio-électricité à l’école centrale à Paris. La guerre va compliquer la transmission des courriers et mettre fin à ses études.
Il poursuit néanmoins son apprentissage en autodidacte et fabrique ainsi pendant la guerre des postes de radio à partir de matériel issu de téléphone. Ce bricolage permet d'écouter la radio de Londres.
Pendant la guerre, il s'inscrit à la base sous-marine à Lorient pour éviter d'être réquisitionné dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO).
Sa première expérience de sonorisation a lieu vers 1941 lorsqu'il sonorise en tant qu'amateur et bénévole une pièce de théâtre, « Le Dieu qui bouge », organisée par la JOC (Jeunesse ouvrière catholique) à Quiberon. Il met en pratique ses talents et réalise des montages sonores à partir de disques vinyles.
[ETET]lt;p>La JOC de Vannes participant à cette manifestation est impressionnée et souhaite également monter cette pièce.
En 1943, l'annonce d'un bombardement sur la ville de Vannes contraint la JOC d'annuler la représentation de la pièce.
À la libération de la ville, la JOC programme à nouveau cette pièce et demande à Gabriel Lédan de venir en réaliser la sonorisation. Quiberon faisant partie de la poche de Lorient n'est toujours pas libérée. C'est donc en cachette et par bateau que Gabriel Lédan se rend à Vannes.
Suite à ses représentations théâtrales, tous les mouvements de jeunesse le réclament comme la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) de Rennes et de Saint-Brieuc.
À l’âge de 21 ans, il crée un magasin de radio, sonorisation et enregistrement sonore « Radio-Armor », place de la duchesse-Anne à Quiberon et s'inscrit au registre des métiers.
Pendant toute sa carrière, il se rendra régulièrement au salon des composants électroniques à Paris.
À partir de 1946, il sonorise le grand pardon du 26 juillet à Sainte-Anne d’Auray. Il sonorisera ce pardon jusqu’en 1995.
Un des événements marquants de sa carrière se déroula lors de ce pèlerinage. En 1954, il diffuse en direct en plein air, sur plusieurs hectares, l'allocution du pape Pie XII transmise par téléphone depuis le Vatican. Le pape adresse un message aux pèlerins de Sainte-Anne-d’Auray à l’occasion de la consécration de la Bretagne au Cœur Immaculé de Marie. Certains pèlerins pensent que ce message n'est pas diffusé en direct, d'autres sont impressionnés. Cet enregistrement a été conservé.
Suite à événement, les missionnaires ayant assisté à la retransmission, demandent à Gabriel Lédan de venir aux Antilles et en particulier en Guadeloupe puis en Haïti afin de sonoriser les églises. Il y retournera chaque année pendant trente ans.
Lors de ses voyages professionnels, il visite aussi d’autres îles telles que Saint-Barthélémy, Saint-Martin, La Martinique... pour y sonoriser des cérémonies mais aussi dépanner des orgues électroniques ou réaliser des montages sonores.
En 1948, Gabriel Lédan se marie avec sa voisine, Christine, institutrice.
À partir de 1952, il achète son premier magnétophone avec lequel il enregistre les différentes manifestations auxquelles il participe. Un de ses premiers enregistrements sera le pardon d’Hoëdic. A la demande du recteur, le père Dano, il s'y rendra plusieurs fois.
Au fur et à mesure, les recteurs des différentes paroisses le sollicitent et il devient un personnage incontournable. En remerciement de son travail et de sa fidélité auprès des diocèses de Vannes et de Saint-Brieuc, il recevra plusieurs médailles.
Gabriel Lédan est également demandé dans plusieurs fêtes traditionnelles comme des comices agricoles, des kermesses, des fest-noz… ou bien encore à l'occasion de rencontres politiques, comme les fêtes du parti communiste de la région de Lorient.
Il pratiqua son métier jusqu'en 1996.
Le fonds conserve plusieurs entretiens radiophoniques de Gabriel Lédan. Ces enregistrements seront bientôt consultables :
- une radio dans les années 70
- la radio « La Boussole » en 1986 sur les voyages de Gabriel Lédan en Haïti.
- la radio « Armorique », le 27 mai 1992 pendant laquelle il retrace sa vie de sonorisateur (bande offerte à Gabriel Lédan par Robert Duplessy)