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  • Saint-Pierre-Quiberon, la nécropole mésolithique de Téviec1 document(s).

    Téviec et ses sépultures du Mésolithique

    Téviec et ses sépultures du Mésolithique

    C’est en 1928, alors que la période du Mésolithique n’est pas encore clairement identifiée dans la recherche archéologique, que les époux Marthe et Saint-Just Péquart, à l’origine négociants en quincaillerie à Nancy, découvrent une nécropole mésolithique installée au cœur d’un amas coquillier sur l’îlot de Téviec dans le Morbihan.
    Cette île de 400 mètres de long pour 100 mètre de large se trouve à l’ouest de l’isthme de Penthièvre à l’entrée de la presqu’île de Quiberon, du côté de la côte sauvage. Ce couple, qui s’initie à l’archéologie à ses débuts aux côtés de Zacharie Le Rouzic, se brouille avec ce dernier et entreprend alors la fouille de cet îlot espérant découvrir les bâtisseurs de mégalithes.
    Durant trois années ils fouillent alors la nécropole de Téviec, datée du milieu du 6e millénaire au milieu du 7e millénaire avant notre ère, avant de poursuivre leurs travaux à Hoëdic où ils découvriront et fouilleront une deuxième nécropole emblématique de cette période sur le site de Port-Neuf.
    Outre les foyers disposés à même le niveau coquillier et l’outillage lithique épars, les sépultures en fosses, individuelles, multiples ou collectives, avec des dalles de couverture et la présence de bois de cerf disposés en armature protectrice, révélèrent des squelettes repliés, parés (coquillages, dents de cerf et pendeloques en pierre) et saupoudrés d’ocre.
    Au total, 10 tombes comprenant vingt-trois squelettes, dont huit enfants seront mis au jour. Parmi les quatre amas coquilliers datés de la période Mésolithique qui sont connus en France, seuls les sites de Téviec et de Hoëdic fouillés par les Péquart et datant de la fin de la période, comprennent des nécropoles installées en leur sein.
    Le site de Beg er Vil en Morbihan et le site de Beg an Dorchenn en Finistère sont les deux autres dépotoirs coquilliers témoignant de la diversité des ressources animales terrestres et surtout marines exploitées par les populations de chasseurs-cueilleurs.


    Illustration : reconstitution d’une des sépultures de Téviec, 1938.  Muséum de Toulouse - Photo : Didier Descouens