Chronologie

Commerce à " l’international "

Evénements marquants en 150 avant J.-C.

Les découvertes archéologiques dévoilent la précocité des échanges commerciaux en Europe.

Les fragments d’amphores italiennes, les objets en verre soufflé, les pièces d’inspiration méditerranéenne découvertes sur le territoire des Vénètes témoignent ainsi de leur insertion dans l’Europe commerciale du 2e siècle avant notre ère.

Illustration : amphore de type Dressel 1 A draguée en mer au large de Belle-île-en-Mer, 1er siècle avant J.-C. Ville de Vannes - Photo : Yvon Boëlle


Bataille des Vénètes

Evénements marquants en 56 avant J.-C.

En 56 avant notre ère, la flotte romaine livre au peuple des Vénètes l’une des batailles les plus emblématiques de la guerre des Gaules menée par César. Le triomphe est d’autant plus retentissant à Rome qu’il est obtenu sur l’océan considéré comme hostile par les Méditerranéens, peu habitués à l’influence des marées.

Illustration : débarquement de César en Bretagne, dessin de Victor Adam, 19e siècle. Éditions Skol Vreizh

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Néolithique et premiers menhirs

Evénements marquants en 4500 avant J.-C.

Entre le 5e et le 2e millénaire avant notre ère, bien avant les premières traces d’écriture, les hommes érigent d’impressionnants monuments funéraires et symboliques en pierre : les mégalithes.

Si de nombreuses inconnues demeurent dans certains cas quant à leur fonction, les mégalithes révèlent la prouesse technique et artistique de ces bâtisseurs du Néolithique. Cette architecture est, par ailleurs, parmi la plus ancienne connue dans le monde, précédant notamment les alignements de Stonehenge (Royaume-Uni). Près de 550 sites mégalithiques sont recensés autour de l’actuel golfe du Morbihan et de la baie de Quiberon.

L’un des plus célèbres est certainement le cairn de Gavrinis. D’un diamètre de 50 mètres pour une hauteur de plus de 8 mètres, il recouvre un dolmen dont les dalles sont complètement ornées de gravures. Mais la région la plus symbolique est certainement celle de Carnac avec ses alignements de pierres dressées. Près de 3 000 menhirs sont dressés sur plus de cinq kilomètres, une ampleur inégalée en Europe.

Illustration : vue générale des alignements du Ménec à Carnac, [début 20e siècle]. Archives départementales du Morbihan, 9 Fi 34/217


Tumulus de Saint-Fiacre, Melrand

Evénements marquants en 2000 avant J.-C.

2 000 ans avant notre ère, le commerce de l’étain place la péninsule armoricaine au cœur d’importants échanges. Le faste des tumulus, où sont inhumés les morts, témoigne de la prospérité de la période. Ainsi, en 1897, à Saint-Fiacre (Melrand), l’archéologue Aveneau de la Grancière découvre des clous en or, un pendentif en ambre et de nombreuses armes en bronze.

Illustration : tumulus de l’âge de bronze situé à Saint-Fiacre à Melrand, s.d. Archives départementales du Morbihan, 70 Fi


Meurtres à Saint-Pierre-Quiberon

Evénements marquants en 5000 avant J.-C.

Dans les années 1920, les archéologues Marthe et Saint-Just Péquart découvrent sur le site de Téviec (Saint-Pierre-Quiberon) une nécropole mésolithique exceptionnelle. L’autopsie de 3 des 23 corps conclut à une mort violente. S’agit-il des premiers meurtres de l’histoire du Morbihan ? L’énigme passionne encore les archéologues contemporains.

Illustration : reconstitution d’une des sépultures de Téviec, 1938.  Muséum de Toulouse - Photo : Didier Descouens


Fondation de Darioritum (Vannes)

Evénements marquants en 50

En dépit de la présence de sites fortifiés et de villages avant la conquête de César, l’urbanisation se développe avec l’arrivée des Romains.

Dès l’époque d’Auguste, la colline de Boismoreau accueille des constructions en bois qui donnent naissance à Darioritum. Il faut néanmoins attendre près de 100 ans pour que la ville ne se structure réellement autour de l’incontournable forum et de sa basilique. S’organise alors un habitat en dur et une voirie structurée autour de quartiers artisanaux (tissage de la laine ou de lin, taille et artisanat de l’os, confection de chaux à partir de coquilles d’huîtres, tanneries…). Le port connaît également un véritable essor.

Darioritum possède en outre l’avantage de la proximité du Golfe où sont construites de grandes et luxueuses villas. Les fouilles archéologiques menées à Arradon témoignent ainsi du mode de vie romanisé d’une minorité de notables. Les troubles auxquels est confronté l’Empire romain à la fin du 3e siècle imposent aux habitants de Darioritum de se replier vers la colline du Mené, mieux adaptée pour les défendre.

Illustration : hypothèse de restitution du forum de Darioritum, extrait de l'ouvrage Quand Vannes s'appelait Darioritum d'Alain Triste et Patrick André, 1992. Ville de Vannes - Photo : Yvon Boëlle


Villa romaine de Mané-Véchen, Plouhinec

Evénements marquants en 200

La villa de Mané-Véchen, sur les bords de la ria d’Étel, est un exemple rare de l’architecture antique littorale. Propriété de richissimes notables, elle possédait des décors exceptionnels : stucs moulurés dont certains étaient dorés à la feuille d’or, peintures murales antiques, hauts-reliefs… Elle est abandonnée à la fin du 3e siècle.

Illustration : vue aérienne de la villa gallo-romaine de Mané-Véchen (Plouhinec), [21e siècle]. Drac Bretagne - Photo : Maurice Gautier.


Pont-aqueduc de Rosnarho

Evénements marquants en 200

Situé entre Pluneret et Crac’h, le pont-aqueduc de Rosnarho, appelé parfois " pont de César  ", est l’un des seuls ouvrages d’art dont on conserve la trace en Armorique. Long de 440 mètres, il permettait de franchir la rivière d’Auray. Aujourd’hui il n’en reste que quelques vestiges.

Illustration : Vestiges de l’aqueduc gallo-romain situé à Rosnarho à Crac’h, [fin 19e siècle]. Archives départementales du Morbihan, 9 Fi 46/4


Concile de Vannes

Evénements marquants en 465

Même si la présence de chrétiens et d’un évêque dans la cité des Vénètes est plus que probable avant 465, ce n’est que lors de ce concile que l'évêque Patern est identifié formellement pour la première fois. Ce concile se serait tenu pour le consacrer comme évêque de Vannes.

Si son histoire est mal connue, il semble bien cependant que Patern ait été gallo-romain. Sa nomination dans une cité qui demeure, par bien des aspects, gallo-romaine montre le maintien dans cette partie de l’Armorique, où le nombre d’immigrants bretons croît régulièrement, d’une aristocratie gallo-romaine. Celle-ci évolue peut-être dans l’orbite du domaine gallo-romain dont le pouvoir s’étend à l’époque sur le nord-ouest de la Gaule.

Patern décède entre 490 et 511, après s’être largement voué à l’évangélisation du pays vannetais. Ses reliques sont conservées dans l’église qui lui est consacrée à Vannes, ville dont il est devenu un des saints patrons.

Il fait partie du groupe des sept saints fondateurs de la Bretagne et vénéré comme tel lors du Tro Breiz.

Illustration : statue de saint Patern conservée dans l’église Saint-Patern, [1744]. Archives départementales du Morbihan, 70 Fi


Fondation de l’abbaye Saint-Gildas de Rhuys

Evénements marquants en 536

L’abbaye est fondée par Gildas, arrivé de l’île de Bretagne vers 536, sur une terre appartenant à Waroc’h. Son rayonnement spirituel s’impose vite et pour longtemps. Vers 919-920, cependant, les moines, fuyant les raids des Vikings gagnent Déols, dans le Berry ; et l’abbaye reste en sommeil jusqu’en 1008.

Illustration : Regalis abbatiae Sti Gildasii, gravure représentant une vue cavalière de l’abbaye de Saint-Gildas de Rhuys après sa reconstruction entamée en 1008, 1687. Archives départementales du Morbihan, 1 Fi 83


Conquête de Vannes par Waroc’h

Evénements marquants en 579

Tour à tour opposant ou allié des Mérovingiens, héritiers de l’autorité romaine, Waroc’h conquiert la ville de Vannes en 579. Il étend ensuite son pouvoir sur un large territoire qui prend le nom de Bro Waroc’h (ou Broërec), le " pays de Waroc’h ". C’est le territoire du Vannetais. Waroc’h est également connu comme père de Tréphine, sainte très populaire en Bretagne.

Illustration : sarcophage en granit attribué à Waroc’h situé dans la chapelle Saint-André de Lomarec à Crac’h, [5e ou début du 6e siècle]. Archives départementales du Morbihan, 70 Fi


Cartulaire dit " de Redon "

Evénements marquants en 800

À partir du 10e siècle, les moines de Saint-Sauveur de Redon copient dans ce qu’on appelle un cartulaire les 391 chartes recensant les biens du monastère entre les 8e et 12e siècles. Cet ouvrage remarquable est une source majeure pour connaître la géographie, les structures sociales, les personnages, la situation politique mais également l’évolution linguistique dans l’Est du Morbihan, durant cette période.

Illustration : extrait du fac-similé du cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon relatif à un acte de 878 par lequel Alain, comte de Broërec, restitue la paroisse d’Arzon à l’abbaye de Saint-Sauveur qui en avait été spoliée, 1998. Archives départementales du Morbihan, FB 244


Haut-breton et vannetais

Evénements marquants en 800

Lorsque les Bretons insulaires arrivent sur le continent, leurs parlers celtiques brittoniques se trouvent confrontés aux langues préexistantes dans les contrées armoricaines ; ainsi naissent les différents dialectes bretons. Parmi ceux-ci le vannetais se distingue, l’influence du  gallo-roman y restant très marquée.

Illustration : extrait d’un recueil manuscrit d’astronomie et de comput, 9e siècle. Bibliothèque municipale d’Angers, 461.

Premières traces écrites en langue bretonne.


Mort de Nominoë

Evénements marquants en 851

En le nommant comte de Vannes vers 824, puis missus en 831, Louis le Pieux fait de Nominoë le représentant officiel de l’empire carolingien. Toutefois, Nominoë n’a de cesse d’accroître son territoire vers l’Est. Jamais roi, il pose pourtant les bases d’un royaume de Bretagne, en principe subordonné aux Carolingiens, qui trouve son apogée avec Salomon. Il est considéré comme le " Père de la Patrie " bretonne par certains historiens.

Illustration : détail du fronton côté cour de la préfecture du Morbihan représentant Nominoë, œuvre réalisée par le sculpteur Le Merle,1864. Archives départementales du Morbihan, N 773


Tombe viking de Groix

Evénements marquants en 917

Découverte en 1906, la sépulture renferme le corps d’un chef viking, d’une femme ainsi que des armes et des bijoux. Selon un rite traditionnel, ils ont été incinérés dans un bateau, véhicule des âmes pour l’au-delà. Du fait de son caractère unique, elle constitue un témoignage exceptionnel sur la présence d’usages d’origine scandinave dans la Francie du 10e siècle.

Illustration : reconstitution de la sépulture viking de l’île de Groix, 2013. Musée de l'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye - Photo : Henri Moreau


Sac de Vannes par les Vikings

Evénements marquants en 919

Une fois encore, les Vikings viennent piller les côtes bretonnes, dont le pays vannetais.

Depuis les premières incursions de ces Nordmanni - " hommes du Nord "-, au début du 9e siècle, la région subit, en effet, par vagues, pillages et destructions, au point que le pouvoir franc sollicite l’aide des chefs bretons. Ces derniers, cependant, ne peuvent en venir à bout, souvent égarés dans des luttes de pouvoir intestines, au cours desquelles ils s’associent parfois aux guerriers vikings contre leurs adversaires bretons ou francs.

Nombre d’épisodes impliquant des Scandinaves jalonnent l’histoire bretonne, certains sanglants, d’autres moins. L’installation d’un camp viking plus ou moins pérenne dans la région de Saint-Péran en Ille-et-Vilaine à la fin du 9e siècle se révèle assez pacifique. En revanche, d’autres raids ont plus fortement marqué les esprits. En 843, une grande partie des Nantais est massacrée. En 854, l’évêque de Vannes est retenu en otage suite à la prise de la ville, puis libéré contre rançon. Enfin, en 913, l’abbaye de Landévennec (Finistère) est complètement détruite.

L’incursion de 919 fait partie des derniers épisodes violents. De fait, quoique les Vikings aient épargné l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, la ville de Vannes est saccagée, son évêque assassiné, la cathédrale et l’église Saint-Patern détruites. Les reliques de ce saint prennent le chemin du Berry avec les moines de Saint-Gildas. Le pays de Vannes mettra du temps à se relever de cette nouvelle dévastation.

Illustration : peinture représentant une embarcation viking, extraite du manuscrit Illustrations de la vie de saint Aubin d’Angers, [1050-1150]. Bibliothèque nationale de France - Département des manuscrits, NAL 1390


Naissance du duché de Bretagne

Evénements marquants en 939

Alain Barbetorte, de par sa victoire sur les Vikings qui occupaient les bords de la Loire, est le premier à être reconnu duc de Bretagne en 939.

Le ressort de l’actuel Morbihan est alors composé du comté de Vannes, ainsi que d’une partie des comtés de Nantes et de Rennes. Les 10e et 11e siècles sont synonymes de reconstruction politique et territoriale après l’ère viking qui a dévasté le territoire. L’autorité ducale s’affirme de façon très lente et très progressive à cause des luttes politiques incessantes entre les Maisons de Rennes, de Nantes et de Cornouaille. Dans l’ancien Vannetais, le domaine du duc se restreint aux territoires et châteaux de Nostang, d’Auray et de Vannes et auquel s'ajoute au cours du 13e siècle la presqu'île de Rhuys autour de la place forte de Suscinio. La lignée des comtes de Vannes s’efface assez rapidement et malgré un contrôle par l’évêque, les trois quarts du pays vannetais échappent au duc et laissent émerger quelques dizaines de seigneurs locaux puissants : c’est le temps des châtellenies (La Rochemoisan, Pontcallec, Les Fiefs-de-Léon, la vicomté de Rohan…).

Illustration : détail du fronton côté cour de la préfecture du Morbihan représentant Alain Barbetorte, œuvre réalisée par le
sculpteur Le Merle,1864. Archives départementales du Morbihan, N 773


Début de la construction du château de Josselin

Evénements marquants en 1008

Guéthénoc, vicomte du Porhoët, fait construire vers 1008 le château de Josselin. Il est démoli en partie en 1488 puis reconstruit par Jean II, vicomte de Rohan, qui y établit un logis pourvu d’une magnifique façade, exemple de gothique flamboyant en Bretagne. Cet exemple illustre parfaitement la montée en puissance des grands féodaux.

Illustration : château de Josselin, côté ouest, début 20e siècle. Archives départementales du Morbihan, 9 Fi 91/168


Début de la construction de la cathédrale de Vannes

Evénements marquants en 1200

À partir du 12e siècle, les évêques profitent du contexte économique favorable pour bâtir de nouvelles églises et des cathédrales.
Ces dernières, aux dimensions monumentales, doivent évoquer la grandeur de Dieu tout en légitimant le pouvoir de l’évêque.
À Vannes, la construction de l’édifice actuel semble démarrer au début du 13e siècle. Entre 1450 et 1520, la cathédrale est reconstruite dans un style gothique et connaît des évolutions architecturales jusqu’au 19e siècle.

Illustration : cathédrale de Vannes. Façade ancienne, gravure d’Hildebrande, extraite de la brochure Histoire de l’église
cathédrale de Vannes, 1882. Archives départementales du Morbihan, KB 79


Début de la construction du château de Suscinio

Evénements marquants en 1213

Le domaine de Rhuys a très vite séduit les ducs de Bretagne qui y ont fait construire une de leurs résidences principales. Le premier manoir est attesté dès 1218 par un acte du duc de Bretagne, Pierre de Dreux. Devenu forteresse au cours du 14e siècle, le château devient un lieu de résidence occasionnel pour les ducs jusqu’au 16e siècle.

Illustration : vue aérienne du château de Suscinio, 2008. Photo : Fréderic Henry, Auteur de Vues


Convocation de l'ost à Ploërmel

Evénements marquants en 1294

À la mi-août 1294, le duc de Bretagne Jean II réunit ses vassaux à Ploërmel afin d’estimer les capacités militaires nécessaires à la protection de son duché.
Y sont notamment présents les grands féodaux du diocèse de Vannes : les seigneurs de Rochefort, Rieux, Rohan, Malestroit. Cette convocation de l’ost témoigne du renforcement du pouvoir ducal en Bretagne.

Illustration : face (couvercle) d’un coffret catalan de geste en bois peint, vers 1200, conservé au trésor de la cathédrale Saint-Pierre à Vannes, [s.d]. Archives départementales du Morbihan, 70 Fi

Cette scène illustre la vie d'Oliba Cabreta, comte catalan à la fin du 10e siècle et les guerres menées contre ses voisins.


Mort de Vincent Ferrier à Vannes

Evénements marquants en 1419

Né à Valence en 1350, le prêtre dominicain Vincent Ferrier traverse l’Europe pendant près de 20 ans pour prêcher l’Évangile.
Vénéré de son vivant par les fidèles pour ses qualités d’orateur et de prédicateur, il conseille également plusieurs papes ainsi que de puissants laïcs. En 1418, il arrive prêcher en Bretagne à la demande du duc. Un an plus tard, le 5 avril, il meurt à Vannes et est enterré dans la cathédrale. Il est canonisé en 1455.

Illustration : bulle de canonisation de saint Vincent Ferrier, 14 juillet 1455. Archives départementales du Morbihan, 58 G 2

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Fondation du premier carmel de France

Evénements marquants en 1463

Françoise d’Amboise, duchesse de Bretagne, fonde à Vannes, en 1463 le premier établissement français féminin de l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel. Initialement, il est installé au couvent des Carmes du Bondon puis au couvent de Nazareth.

Illustration : Françoise d’Amboise, estampe de Nicolas Pitau, [fin 17e - début 18e siècle]. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 571

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Successions épineuses en Bretagne

Evénements marquants en 1491

Lorsqu’en 1341, le duc de Bretagne Jean III meurt sans héritier, une lutte s’engage entre son demi-frère, Jean de Montfort, soutenu par l’Angleterre et Jeanne de Penthièvre mariée à Charles de Blois, neveu du roi de France.
Dès 1342, la femme de Montfort est assiégée dans la ville d’Hennebont. En 1351, le combat des Trente oppose des partisans de chaque parti sur le chemin entre Josselin et Ploërmel. Le dénouement intervient le 29 septembre 1364 avec la mort de Charles de Blois lors de la bataille d’Auray. Jean IV, fils de Jean de Montfort, est alors reconnu duc de Bretagne.
En pleine guerre de Cent Ans, le duché, par sa position géographique centrale dans les échanges entre Guyenne et Angleterre, demeure un enjeu stratégique que se disputent les rois de France et d’Angleterre jusqu’au second traité de Guérande en 1381. En échange de l’hommage du duc Jean IV au roi de France, la Bretagne s’assure une période de stabilité propice au renforcement de l’autorité du duc.
Une nouvelle crise éclate un siècle plus tard lorsque le duc de Bretagne, François II, s’allie avec Louis II d’Orléans et Maximilien d’Autriche pour écarter la régente, Anne de Beaujeu.
L’armée royale riposte et obtient une victoire écrasante à Saint-Aubin-du-Cormier en 1488. Les États de Bretagne sont convoqués à Vannes en 1491 et Anne, devenue duchesse, se résout à épouser le roi Charles VIII, cédant à ce dernier tous ses droits sur la Bretagne.

Illustration : La bataille d’Auray, enluminure de Loyset Liédet, extraite de Chroniques de Jean Froissart, vers 1475. Bibliothèque nationale de France, Mss, fr.2643, f.292


Édit d’union au royaume de France

Evénements marquants en 1532

Mise à l’écart du pouvoir après son mariage avec Charles VIII, Anne de Bretagne, devenue veuve, profite de son mariage avec le roi Louis XII en 1499 pour instaurer des conditions favorables à la renaissance d’un duché distinct du royaume.
Toutefois, celles-ci disparaissent avec sa fille Claude, épouse de François Ier, qui accepte avant de décéder en 1524 que son fils aîné, héritier du trône de France, lui succède à la tête du duché. L’étape suivante dans l’intégration au royaume de France a lieu à Vannes en 1532 : réunis dans la grande salle du manoir épiscopal de La Motte, les États de Bretagne sollicitent et obtiennent l’union perpétuelle du duché au royaume de France.
Dans l’édit d’union qui en découle, plusieurs dispositifs doivent garantir les privilèges de la Bretagne : aucun impôt ne peut être levé sans le consentement des États ; les juridictions sont conservées et nul ne peut être obligé de plaider hors de Bretagne sauf cas d’appel au Parlement de Paris ; les nominations aux charges ecclésiastiques ne peuvent être attribuées qu’à des Bretons.

Illustration : édit royal consacrant l’union de la Bretagne à la France signé et publié à Nantes, 15 août 1532. Archives  nationales, J 246 n° 126


Jubé de Priziac

Evénements marquants en 1580

La prospérité économique incite les paroisses et les familles aisées à affirmer leur richesse et leur puissance en embellissant notamment les édifices religieux. C’est le cas avec le jubé de bois polychrome daté de 1580 de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac. Il figure parmi les treize derniers jubés conservés en Bretagne.

Illustration : jubé de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac, [1580]. Conseil départemental du Morbihan, service de la conservation du  patrimoine et des musées


Débarquement militaire des Espagnols

Evénements marquants en 1590

En 1590, 7 000 soldats espagnols arrivent à Blavet (Port-Louis) en 1590 à la demande du gouverneur de Bretagne, le duc de Mercœur. En pleine guerre de religion, ce dernier s’oppose, au nom de la Ligue catholique, au roi de France Henri IV. Mercœur doit pourtant se soumettre en 1598. L’édit de Nantes accorde alors six places de mariages pour les protestants bretons dont Josselin, Rohan, Pontivy et La Roche-Bernard.

Illustration : extrait de registre de sépultures de Malestroit relatant la reprise de la ville de Malestroit par les partisans d’Henri IV, septembre 1592. Archives départementales du Morbihan, 3 E 124/3


Vannes, repaire du duc de Vendôme

Evénements marquants en 1614

Le début du règne de Louis XIII est marqué par des soulèvements nobiliaires, comme celui de son demi-frère, le duc de Vendôme. En 1614, malgré l’interdiction formulée par le roi de lui accorder refuge, il profite du soutien des gouverneurs de Vannes et d’Hennebont pour s’établir à Vannes. Néanmoins, la majorité des nobles du sud de la Bretagne reste fidèle à Louis XIII.

Illustration : extrait du registre de la sénéchaussée d’Hennebont transcrivant un message de la régente Marie de Médicis enjoignant aux habitants d’Hennebont de refuser l’entrée de leur ville au duc de Vendôme le 20 février 1614. Archives départementales du Morbihan, B 2405


Apparition de sainte Anne à Yves Nicolazic

Evénements marquants en 1625

Suite à une vision, le laboureur Yves Nicolazic  découvre en 1625 une statue de sainte Anne, grand-mère maternelle de Jésus, dans un village de la paroisse de Pluneret. Celui-ci devient rapidement un important lieu de pèlerinage, témoin de la ferveur d’une population dont la vie est rythmée par le christianisme.

Illustration : [Nicolazic agenouillé, priant sainte Anne], dessin de Ernest-Victor Laumonnier, [1885-1912]. Archives départementales du Morbihan, 35 Fi 97


Installation des jésuites au collège de Vannes

Evénements marquants en 1630

Pour lutter contre le protestantisme, la réforme catholique conduit notamment à l’installation dans les villes d’ordres nouveaux comme les capucins, les récollets ou encore les jésuites. Ces derniers, spécialisés dans l’enseignement, sont établis en 1630 à la tête du collège de Vannes par Louis XIII pour y mener, comme ailleurs en France, une importante action d’évangélisation.

Illustration : en-tête d’une affiche avec monogramme IHS annonçant un exercice public au collège de Vannes, 1712. Archives départementales du Morbihan, D 10


Installation de la Compagnie des Indes à l’Orient

Evénements marquants en 1666

Le règne de Louis XIV est marqué par la volonté de rétablir la puissance navale de la France et de favoriser son développement industriel, commercial et colonial.
Suivant l’exemple de l’Angleterre et de la Hollande, son ministre Colbert crée en 1664 la Compagnie des Indes orientales pour favoriser le commerce avec l’Asie. Cette compagnie jouit pour une durée de 50 ans du monopole du commerce avec les Indes orientales, du Japon jusqu’aux côtes d’Afrique. Pour l’établissement de son siège, Colbert choisit Le Havre, proche des lieux de ventes de Rouen et Paris.
Pour développer l’activité de la compagnie, un nouvel emplacement est retenu en 1666 à l’embouchure du Blavet. Dans les landes du Faouëdic, jusque-là désertes, se dressent bientôt des chantiers navals qui attirent des paysans locaux et des ouvriers venus de tout le royaume. Autour de l’enclos du port renfermant les infrastructures de la compagnie, ils commencent à construire des logements, d’abord rudimentaires : la ville de Lorient est née.

Illustration : Le port de L’Orient vu du rivage de Caudran (sic), gravure de Nicolas Ozanne, 1776. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 821

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Fortification de Belle-Île-en-Mer

Evénements marquants en 1683

À la fin du 17e siècle, Sébastien Le Prestre de Vauban, commissaire général des fortifications sous Louis XIV, est chargé de renforcer les défenses littorales du royaume. À partir de 1683, il fait modifier celles de  Belle-Île-en-Mer.
La citadelle du Palais est alors l’un des plus beaux exemples de l’architecture de défense élevée par Vauban.

Illustration : Plan of the town and citadel of Palais, the capital of Bell’Isle, plan anglais de Thomas Jefferys représentant Le Palais à Belle-Île,18e siècle. Archives départementales du Morbihan, 1 Fi 1085


Conspiration du marquis de Pontcallec

Evénements marquants en 1718

Les mesures fiscales que le régent Philippe d’Orléans souhaite mettre en place remettent en cause certains des privilèges accordés par l’édit d’Union de 1532.
En réaction, un groupe issu de la petite noblesse terrienne s’organise et rédige " l’Acte d’union pour la défense des libertés de la Bretagne ". Parmi les meneurs de cette fronde, le plus connu est le marquis de Pontcallec. L’été 1719 voit se multiplier des émeutes pour protester contre la cherté des grains, tandis que les conspirateurs reçoivent le soutien du roi d’Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Depuis peu, ce dernier est en guerre contre la France pour récupérer la régence. Dénoncés en 1720, les frondeurs bretons décident de se replier au château de Berné, demeure du marquis de Pontcallec, en attendant vainement le soutien des paysans et celui des Espagnols. Face à l’arrivée des troupes royales, le marquis parvient à prendre la fuite mais il est arrêté le 28 décembre 1720. Le 26 mars 1721 à Nantes, la justice d’exception voulue par le Régent est à l’œuvre ; en décapitant de Pontcallec, de Talhouët, de Montlouis et du Couëdic l’agitation bretonne est réprimée dans le sang.

Illustration : Les quatre gentilhommes bretons, gravure de Ch. Jacques extraite de Histoire des guerres de la Vendée de Pitre-Chevalier, 1851. Archives départementales du Morbihan, PB 10


Lorient et Vannes, ports négriers

Evénements marquants en 1729

En 1729, le Saint-Louis quitte pour la première fois Lorient pour participer à la traite négrière. Sans égaler en nombre les navires de Nantes ou de Bordeaux, les bateaux de la Compagnie des Indes transportent près de 50 000 esclaves au cours du 18e siècle.
Partis de Lorient, mais également de Vannes, les navires transitent depuis l’Afrique en direction des Antilles où est principalement cultivée la canne à sucre.

Illustration : plan en vue cavalière d’une plantation de canne à sucre située à Saint-Domingue, 1776. Archives  départementales du Morbihan, 106 J 118.
Sont figurées sur la partie droite les habitations destinées aux esclaves.


Pendaison de Marion du Faouët

Evénements marquants en 1755

Marie-Louise Tromel dite Marion du Faouët, naît au Faouët en 1717. Elle devient, à  18 ans, chef d’une bande de malfrats. Celle-ci opère, sans effusion de sang, lors des grands-messes, pardons et foires du sud-ouest de la Bretagne. Arrêtée plusieurs fois, elle est pendue à Quimper le 2 août 1755. La culture populaire en fait la " Robin des bois bretonne ".

Illustration : extrait du registre des écrous de la prison de Vannes relatif à la détention de Marie Tromel dite Marion du Faouët, 27 juin 1748. Archives départementales du Morbihan, B 1238

 


Occupation anglaise de Belle-Île

Evénements marquants de 1761 à 1763

En 1756, la France entre en guerre contre la couronne britannique. La guerre dite de Sept Ans ne tarde pas à s’immiscer dans le sud de la Bretagne.
En 1759, la marine française subit une cuisante déroute en baie de Quiberon lors de la bataille des Cardinaux. Deux ans plus tard, les Britanniques occupent Belle-Île-Mer jusqu’en 1763.

Illustration : carte anglaise représentant la position des bateaux, de l’Est de Belle-île à l’embouchure de la Vilaine, le 20 novembre 1759, pendant la bataille des Cardinaux, 1759. Archives départementales du Morbihan, 1 Fi 342


Arrivée des Acadiens

Evénements marquants en 1765

Au lendemain de la Guerre de Sept Ans, la France cède ses possessions nord-américaines aux Britanniques. Ces derniers obligent les Acadiens à quitter leur province (actuelle Nouvelle-écosse au Canada) pour venir en France. C’est le " Grand Dérangement ". En 1765, 78 familles, soit 363 réfugiés, s’installent alors à Belle-Île-en-Mer.

Illustration : plan d’arpentage du village de Kerdonis situé sur la paroisse de Locmaria à Belle-Île, 1er mars 1766. Archives départementales du Morbihan, B 2152.
Ces terres issues du domaine royal sont cédées à des familles acadiennes pour faciliter leur subsistance et leur intégration.


Arrivée de Benjamin Franklin à Auray

Evénements marquants le 04/12/1776

En pleine guerre d’Indépendance contre l’Angleterre, le Congrès des États-Unis d’Amérique souhaite obtenir le soutien de la France. Il y envoie l’un de ses élus, Benjamin Franklin, afin de négocier un traité de commerce et d’amitié. Le 4 décembre 1776, alors qu’il doit se rendre à Nantes, des vents contraires le poussent à débarquer au port de Saint-Goustan à Auray.

Illustration : port de Saint-Goustan à Auray en 1776, 1926. Archives départementales du Morbihan, 1 M CEREM 12.
Carte postale éditée à l’occasion de la fête franco-américaine du 5 décembre 1926 célébrant le 150e anniversaire du débarquement de Benjamin Franklin en France.

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Révolution et contre-révolution

Evénements marquants de 1789 à 1800

La Révolution provoque une importante vague de réformes en France. Sur le plan administratif, elle donne naissance au département du Morbihan en mars 1790 et met un terme à la monarchie en 1792.
E l le  crée également les Archives départementales en 1796. Un temps favorable à ce vent de réformes, la population morbihannaise se divise progressivement au sujet de la fiscalité et de la religion. En mars 1793, la guerre contre les puissances étrangères impose une levée d’hommes.
Cette dernière provoque une insurrection générale : c’est le début de la Chouannerie. Les populations rurales morbihannaises ont connu trop de désillusions : leurs prêtres sont persécutés, les inégalités demeurent, les bourgeois s’enrichissent. Pendant près de sept ans, les contre-révolutionnaires s’opposent au pouvoir révolutionnaire. Ces affrontements plongent alors le Morbihan dans un climat d’insécurité et dans une profonde misère économique. En autorisant la pacification religieuse tout en montrant la force de son armée, Bonaparte parvient à mettre fin à la Chouannerie en 1800.

Illustration : Une embuscade, gravure de Ch. Jacques extraite de Histoire des guerres de la Vendée de Pitre-Chevalier, 1851.
Archives départementales du Morbihan, PB 10


Fondation de Napoléonville

Evénements marquants en 1804

Pour achever et rendre durable la pacification du Morbihan, Bonaparte fait bâtir une ville commerciale et militaire au centre de la Bretagne. Il modernise le bourg de Pontivy en l’équipant de nouvelles structures (tribunal, prison, sous-préfecture, caserne, hôpital, lycée) et en canalisant le Blavet jusqu’à Hennebont. Le 9 novembre 1804, Pontivy devient Napoléonville.

Illustration : plan d’ensemble du nouveau quartier de Pontivy édifié à la demande de Napoléon, [ca 1806]. Archives  départementales du Morbihan, 1 Fi 190


Fondation des frères de l’Instruction chrétienne

Evénements marquants en 1819

En 1819 est créée la congrégation des frères de l’Instruction chrétienne afin de former des frères instituteurs. La congrégation s’installe à Ploërmel en 1824. En 1860, sur les 32 000 élèves qui fréquentent les 349 établissements situés en Bretagne et dans le monde entier, 3 500 élèves sont scolarisés dans le Morbihan qui compte 50 établissements.

Illustration : vue d’ensemble de la communauté des Frères Lamennais à Ploërmel, 1980. Archives départementales du Morbihan, 9 Fi 165/299.
Carte postale éditée à l’occasion du bicentenaire de la naissance de l’abbé de la Mennais.


Création de la société polymathique du Morbihan

Evénements marquants en 1826

Créée en 1826, la société polymathique du Morbihan joue un rôle prépondérant dans la connaissance et la sauvegarde du patrimoine scientifique et culturel du département. Au cours du 19e siècle, les membres de la société mènent d’importantes fouilles archéologiques autour des mégalithes. La Polymathique est à ce jour la plus ancienne association morbihannaise.

Illustration : fouilles au cromlec’h d’Er Lannic (golfe du Morbihan) par des membres de la société polymathique du Morbihan, photographie extraite des notes et travaux de René Merlet, 1916. Archives départementales du Morbihan, 1 J 615

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Voyage officiel de Napoléon III dans le Morbihan

Evénements marquants en 1858

En août 1858, Napoléon III et l’Impératrice parcourent le Morbihan : Lorient, Sainte-Anne d’Auray, Colpo, Napoléonville. Outre l’aspect politique, ce voyage officiel vise également à connaître l’état économique du département.

Illustration : messe de l’Assomption, à Sainte-Anne d’Auray en présence de l’empereur et de l’impératrice des Français,
15 août 1858, gravure d’Henri Linton extraite du Monde Illustré du 28 août 1858. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 94

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Arrivée du train

Evénements marquants en 1862

L’arrivée du train dans le Morbihan en 1862 symbolise l’énorme progrès des voies de communication au sein d’un département à l’habitat dispersé et isolé.

Auparavant, les percements des canaux du Blavet et de Nantes à Brest et surtout le développement de la voirie vicinale ont amélioré grandement la circulation des marchandises et des personnes et participent à l’essor des campagnes. De 1831 à 1847, sept ponts sont construits sur des axes stratégiques (La Roche-Bernard, Pont-Lorois, Hennebont, Le Bono…). De nouveaux débouchés s’ouvrent pour l’économie départementale. La création du chemin de fer local parachève le maillage du territoire morbihannais et assure les transports de masse à l’intérieur du département. Les touristes découvrent les bienfaits de l’air marin et une culture bretonne préservée tandis que les ruraux tentent une vie meilleure, d’abord dans les villes bretonnes, puis plus tard dans la capitale. L’apparition de l’automobile au 20e siècle supplantera peu à peu le rail et anéantira le transport fluvial.

Illustration : passage à niveau du cours Chazelles à Lorient, [début 20e siècle]. Archives départementales du Morbihan, 9 Fi 121/195


Hennebont, deuxième ville électrifiée en Bretagne

Evénements marquants en 1889

Si en 1889, Hennebont est pionnière en la matière, l’électrification des bourgs progresse de manière spectaculaire à partir de 1928. Seules huit communes (Nostang, Quily, Saint-Perreux, Lanvénégen, Roudouallec, Houat, Hoëdic, Persquen) n’ont pas encore été électrifiées en 1939. Pour autant, la population résidant dans les villages et hameaux, soit presque 40 % des Morbihannais, n’est pas encore desservie en 1939.

Illustration : construction du barrage de Guerlédan, 1928. Archives départementales du Morbihan, 199 J 22.
Le barrage de Guerlédan participe pour une grande part au développement de l’électrification dans le Morbihan.


Paroissiens contre forces de l’ordre

Evénements marquants de 1906 à 1907

En 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État prescrit des inventaires afin de fixer ce qui doit être dévolu aux associations cultuelles. Cette loi accentue les tensions rencontrées depuis les lois scolaires des années 1880 et la fermeture d’une centaine d’écoles privées dans le département en 1902. Celles-ci atteignent leur paroxysme lors de la crise des Inventaires en 1906 et 1907.

Illustration : inventaire des biens ecclésiastiques de Saint-Gorgon, 10 mars 1906, gravure extraite de Le Pèlerin, 1er avril 1906. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 132

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Inauguration du port de Lorient-Kéroman

Evénements marquants en 1927

Le nouveau port de Lorient, inauguré en juillet 1927, devient le premier port français de pêche industrielle. Lorient-Kéroman est organisé autour du premier frigorifique français, du slipway et de la gare. Il assure en un lieu unique la réception en masse, la conservation, le traitement et l’expédition du poisson.

Illustration : plan d’ensemble du projet de restructuration du port de pêche de Lorient, 1919. Archives départementales du Morbihan, 4 S 1023

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Enquête agricole : les signes d’une modernisation

Evénements marquants en 1929

L’enquête nationale agricole de 1929 décrit une économie agricole en net progrès. Dans les années 1850, le Morbihan est couvert à 45 % de landes et de terres incultes. Un mouvement de défrichement des landes associé à l’introduction d’engrais acheminés par les canaux et le chemin de fer renversent la situation. Plus de 100 000 hectares sont défrichés.
De nombreux comices agricoles se créent et encouragent la mécanisation qui accroît la surface cultivée. Sont ainsi  développées les cultures de plantes fourragères et de la pomme de terre qui trouve dans le Morbihan une terre d’élection. À la veille de la seconde guerre mondiale, le département se place au 5e rang en production nationale de pommes de terre. Abondamment récoltée, la pomme de terre permet le développement de l’élevage du porc. Le cheptel porcin s’accroît de 127 % entre 1862 et 1929, le Morbihan se plaçant dans les dix premiers départements. Malgré tout, la campagne morbihannaise reste composée de petites exploitations familiales à l’habitat rudimentaire et où l’exode rural s’installe en toile de fond.

Illustration : planteuse mécanique de pommes de terre tractée par un attelage mixte : cheval en flèche et boeufs au
joug, [1900-1930]. Archives départementales du Morbihan, 8 Fi 236


Occupation allemande

Evénements marquants de 1940 à 1945

Au printemps 1940, près de 150 000 réfugiés arrivent dans le Morbihan, fuyant la fulgurante progression de l’armée allemande. Si le 21 juin, quelques heures avant la signature de l’armistice, des combats ont encore lieu à Guidel, rien n’empêche l’installation des Allemands dans le département. Les occupants entament rapidement la construction d’une base de sous-marins à Lorient permettant d’accueillir simultanément une trentaine de U-Boote en 1942. Pour faire face, les Alliés décident de bombarder la région lorientaise laissant, en 1943, une ville en ruines. Lassés par les pénuries, la répression et par les diverses obligations, de plus en plus de Morbihannais s’opposent à l’occupant ainsi qu’au régime de Vichy. La Résistance s’organise progressivement dans le département. Elle est associée le 6 juin 1944 aux opérations du débarquement aux côtés des parachutistes de la France Libre. Le 18 juin, le maquis de Saint-Marcel est attaqué. Les semaines qui suivent donnent lieu à une terrible répression et de nombreuses exactions sont commises comme à Plumelec le 12 juillet 1944. Au début du mois d’août, le Morbihan est enfin libéré à l’exception des communes appartenant aux poches de Saint-Nazaire et de Lorient où les Allemands se maintiennent jusqu’en mai 1945.

Illustration : Gare routière : Lorientais fuyants les bombardements, [janvier 1943]. Archives municipales de Lorient, 69 Fi  54.
Photographie de propagande autorisée par la censure allemande, contre les bombardements alliés et diffusée par la DNP (Diffusion Nationale Photographique).


Premier élevage hors-sol

Evénements marquants en 1952

En 1952, un agriculteur de Buléon s’inspire d’un modèle exposé quelques mois plus tôt à la foire-exposition de Saint-Brieuc pour construire un poulailler. Il s’agit du premier élevage hors sol du département. L’adoption progressive de ce modèle marque un tournant dans le Morbihan.

Illustration : publicité relative à un élevage avicole à Pontivy, 1952. Archives départementales du Morbihan, 26 J 3


Tourisme de masse

Evénements marquants en 1960

Depuis la fin de la guerre, les professionnels et les collectivités s’adaptent aux demandes de touristes toujours plus nombreux. Les sites naturels et pittoresques sont mis en valeur. Des circuits touristiques sont indiqués. L’hôtellerie se modernise. Les campings se multiplient et permettent d’accueillir 93 000 personnes en 1962.

Illustration : Port-Haliguen et la plage du Porigo à Quiberon, [1955-1962]. Archives départementales du Morbihan, 5 Fi 186


Plan routier breton

Evénements marquants en 1968

Le 9 octobre 1968, l’État s’engage à améliorer le réseau routier breton pour lui permettre de répondre à l’augmentation croissante du trafic. Cette décision permet alors d’accélérer le processus de modernisation des routes nationales du département. En désenclavant le Morbihan, les quatre voies gratuites facilitent son développement économique.

Illustration : plan d’affectation des trafics lors de la mise en 2X2 voies de la RN 24 et du contournement du camp de Coëtquidan, 1975. Archives départementales du Morbihan, 1206 W 33

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Arrivée des hypermarchés

Evénements marquants en 1969

En 1969, six ans après la création du premier hypermarché en France, les grandes surfaces apparaissent à Vannes, puis à Lanester. Les enseignes promettent de " trouver tout et moins cher " tout en facilitant le stationnement des voitures de plus en plus nombreuses. Mais cette révolution n’est pas sans conséquence. Elle modifie en effet durablement les structures traditionnelles, basées sur le petit commerce, en déplaçant l’activité hors des centres villes.

Illustration : publicité pleine page extraite de La Liberté du Morbihan à l’occasion de l’ouverture de l’hypermarché Rallye à Lanester, 10 septembre 1969. Archives départementales du Morbihan, JO 230

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Festival interceltique de Lorient

Evénements marquants en 1971

En attirant plus de 500 000 personnes, le Festival interceltique de Lorient est devenu depuis 1971 l’un des événements majeurs de l’année culturelle en Bretagne. Sa renommée s’inscrit dans la continuité des efforts menés depuis l’après-guerre par de nombreuses associations de défense de la culture bretonne aussi bien pour la danse (Kendac’h, War’l leur), la musique (Bodadeg ar Sonerion), la langue (Bleun Brug, Ar Falz), le sport (FALSAB) ou encore le patrimoine (Breiz Santel). Profitant du développement des bagadoù en Bretagne, Polig Monjarret crée le Festival international des Cornemuses à Brest en 1953. Suite à un litige avec la municipalité finistérienne, le festival est délocalisé à Lorient en 1971. Très vite, le festival y rencontre un public nombreux, de plus en plus réceptif à la musique celtique que porte en triomphe Alan Stivell.
En 1972, ce dernier donne un concert à l’Olympia retransmis en direct sur Europe n°1 et dont l’album se vend à deux millions d’exemplaires à travers le monde. Cette même année, le festival prend une tournure plus interceltique en accueillant des délégations étrangères : écossaises, galloises, irlandaises ou encore galiciennes. Depuis les années 1980, le festival profite de diffusions télévisées nationales.

Illustration : programme du Festival Interceltique des cornemuses, 1972. Collection privée.


Création du port du Crouesty

Evénements marquants en 1973

Alors que la plaisance se démocratise, le port du Crouesty voit le jour en 1973. Ce dernier profite d’une situation idéale donnant sur la baie de Quiberon et l’entrée du golfe du Morbihan. Pouvant accueillir désormais près de 1 500  bateaux, il est l’un des plus grands ports de plaisance du littoral atlantique.

Illustration : vue aérienne du port du Crouesty, [1985]. Archives départementales du Morbihan, 62 Fi 27


Naissance d’une collectivité

Evénements marquants en 1982

La loi de 1982 modifie profondément la gestion de l’exécutif départemental. Alors que le préfet assurait l’exécution des décisions du Conseil général, ce dernier devient autonome, l’État conservant néanmoins un contrôle de légalité sur ces décisions. La gestion du département s’en trouve bouleversée. Une partie des agents de l’État devient des agents départementaux qu’ il faut héberger dans un nouveau bâtiment. Alors en chantier depuis 1980, la nouvelle préfecture est finalement affectée au Conseil général et devient l’Hôtel du département.

Illustration : façade de l’hôtel du département, 2012. Conseil départemental du Morbihan


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