Le fonds permet d’appréhender les prélèvements effectués dans la population du Morbihan pour les besoins des autorités allemandes (service du travail obligatoire ou organisation Todt), que ce soit volontairement ou, plus généralement, par obligation. En effet, s’y trouvent de nombreux recensements : recensements individuels classés par commune, recensements par classe d'âge, des ordres d'affectation ainsi que des demandes d'exemption. L'abondante correspondance des maires devant informer les...
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Le fonds permet d’appréhender les prélèvements effectués dans la population du Morbihan pour les besoins des autorités allemandes (service du travail obligatoire ou organisation Todt), que ce soit volontairement ou, plus généralement, par obligation. En effet, s’y trouvent de nombreux recensements : recensements individuels classés par commune, recensements par classe d'âge, des ordres d'affectation ainsi que des demandes d'exemption. L'abondante correspondance des maires devant informer les jeunes requis met en évidence les difficultés rencontrées par eux ainsi que leur malaise, voire leur désapprobation face au dispositif mis en place. La rupture avec la population est perceptible lors des départs de convois vers l’Allemagne au chant de la Marseillaise ou de l’Internationale.
Le Morbihan étant un département de la façade atlantique, sa population participa à l'édification des fortifications allemandes pour défendre la « forteresse Europe ». Les réquisitions allemandes deviendront de plus en plus exigeantes et les maires s'alarmeront de voir le tissu économique de leurs communes s'appauvrir. Le fonds comporte de nombreux rapports envoyés à Vichy par le préfet Marage, dans lesquels il souligne l'état d'esprit de la population morbihannaise. Cela n'empêcha pas l'armée d'occupation de procéder à diverses rafles, dont celle de janvier 1944 à Vannes, afin d'obtenir une collaboration plus active des autorités françaises.